lundi 19 avril 2010

Pivot de Gauss/systéme de 3 équations à trois inconnues

Les systèmes à trois inconnues sont une plaie pour la plupart des élèves en terminale (et même quelques fois dans le supérieur!), donc voici un petit mode d'emploi pour les personnes fâchées avec ce cher Gauss...


Gauss is watching you!

Le Pivot de Gauss efficacement

Le but du Pivot de Gauss est de résoudre un système 3*3 très facilement!
Le principe est simple: on va éliminer tour à tour les variables dans une ligne.
Tout d'abord, il est bon de rappeler que:
-On peut multiplier une ligne par un nombre quelconque.
-On peut additionner et soustraire des lignes.
Mais il est interdit d'utiliser une ligne pour soustraire à une autre alors que celle-ci est déjà en train d'être modifié! (peine de mort au moins comme dirait mon professeur de mathématiques de spé!)

Pour cela illustrons avec un exemple:
Prenons le système:
M: x -y +2z = 1
3x -2y +4z = 2
2x +3y -10z=1

=>Conseil: prenez la peine de bien mettre en colonne les variables: faites une « colonne » de x, une de y et une de z.

Nous pouvons voir que le coefficient devant le x de la première ligne est 1 (x=1*x).

=>Conseil: utilisez toujours la ligne où se trouve le coefficient le plus facile à utiliser (1 est le top, 2 et 3 servent...mais ne vous compliquez surtout pas la vie!).


A partir de là, on va se servir de la première ligne pour éliminer les x de la deuxième et la troisième ligne, on élimine donc le x des deux dernières lignes.
Étape 1
On fait donc :
3L1 – L2 qui donne une nouvelle ligne L2
2L1 – L3 qui donne une nouvelle ligne L3.

Ce qui nous donne

x – y + 2z = 1
-y + 2z=1
-5y + 14z= 1

Nous avons donc éliminer la variable x de la ligne 2 et de la ligne 3.


Étape 2
Comme on peut le voir, on pourrait soustraire la ligne 2 à la ligne 1 pour avoir la valeur de x, mais faisons comme si nous n'avions rien vu.
Nous nous retrouvons avec les deux dernières lignes qui n'ont que deux inconnues:
-y + 2z=1
-5y + 14z= 1

A partir de là, on va faire comme plus haut, on va essayer d'éliminer une autre variable, en faisant par exemple l'opération suivante pour éliminer y:
5L2-L3 qui donne une nouvelle ligne L3.

On a donc
L3: -4z = 4.

En remplaçant dans le système M, on obtient donc:
L1: x -y +2z = 1
L2: -y +2z=1
L3 -4z=4

Étape 3
On devine aisément que z=-1
La suite de la procédure est la suivante:


L1: x -y +2z = 1
L2: -y +2z=1
L3 z=-1

(Un tel système est dit triangulaire, mais ce n'est juste qu'un détail, c'est juste qu'on les résout assez facilement.)

=>Conseil: Prenez le temps de réécrire tout le système en entier, à chaque étape, sous peine d'erreurs de calculs.


On prend la valeur de z qu'on remplace à la deuxième ligne.

On a donc
L1: x -y +2z = 1
L2: -y +2(-1)=1
L3 z=-1

Ce qui donne y = -3

Et on remplace y et z dans la première ligne par leurs valeurs:

L1: x -(-3) +2(-1) = 1
L2: y = -1
L3 z=-1

On obtient du coup x =0.
L'unique triplet solution est donc (0,-1,-1).
Donc pour résumer:

On vire l'une des inconnus de deux lignes en utilisant une ligne où il y a un coefficient 1 devant l'une des inconnues.
On soustrait ou on additionne (et on peut multiplier aussi) cette ligne aux deux autres, elle sert de pivot pour supprimer l'inconnue. (étape 1)
Ensuite, on arrive à deux lignes à deux inconnues (étape 2) qu'on additionne, soustrait entre elles en les multipliant pour obtenir une ligne où il n'y a plus qu'une inconnue.
Enfin (étape 3), on remplace progressivement les valeurs, qu'on a trouvé dans les deux autres lignes.
Dans ce cas-là, deux situations peuvent se présenter: ou bien le système est dit incompatible (aucune solution) ou bien le système admet une solution unique! (qu'on appelle en général triplet)

La méthode générale est donc:
On supprime une variable dans deux lignes grâce à la troisième ligne.
Puis on supprime une deuxième variable avec les deux lignes modifiés grâce aux opérations des systèmes.
Puis on remplace progressivement les valeurs trouver dans le système.

Ça marche à tous les coups!



(Merci à M. Mahé, professeur de mathématiques de MPSI au lycée Pierre Corneille de Rouen pour m'avoir donné une méthode aussi claire pour la résolution de tels systèmes.)

vendredi 25 septembre 2009

Curiosité: R en bijection avec N

R en bijection avec N? Pas possible!

La preuve?

On va utiliser la méthode de Cantor.


J'introduis juste une notation: lorsque je pose e(i) par exemple, i est un indice entier appartenant à N (l'ensemble des entiers positifs!).i est à priori quelconque, il parcourt l'ensemble des entiers.

Lorsque je dis b(i,i) par exemple, je ne me référe à aucune valeur particulière de i, juste au terme b où le premier indice est égale au second.

Un second rappel: la bijection est une propriété qui dit que si une application (une formule par exemple) met en bijection deux ensembles, alors pour tout élément du second ensemble, il existera un élément dans le premier tel que celui-ci soit l'unique antécédent du second; la formulation n'est pas rigoureusement juste, mais c'est pour aider les personnes un peu allergiques à la rigueur mathématique.

La définition exacte est: Soient P et Q deux ensembles. Si u est une application de P dans Q bijective, alors pour tout élément de Q, il existe un et un unique antécédent tel que pour y€Q, u(x)=y, avec x€P.

En gros, prenons un exemple tout bête: on a 10 assiettes et un nombre p de patates. Si p=10, alors je peux mettre une patate dans chaque assiette, et je peux savoir d'où vient la patate que j'ai mise dans une assiette, c'est la bijection. Ce n'est pas bijective si, par exemple, j'ai une assiette vide, ou une assiette où il y a plus d'une patate.


On considère R: {x(n), n€N} c'est-à-dire qu'on considère R l'ensemble des rationnels comme les termes de la suite d'expression général x(n), à priori inconnu.

Si je prouve que cette suite est bijective, c'est-à-dire que pour un n donné, je peux trouver un et un seul rationnel, je prouve que R est en bijection avec N.

En base 10, on peut écrire tout nombre réel comme un nombre entier suivi de décimales.

C'est-à-dire sous la forme:

x(n)=5,654153468548 par exemple (il est possible que le nombre de décimales soit très grand.)


On pose donc la chose suivante:


x(0)= e(0,0),b(1,0)b(2,0)b(3,0)....b(n,0)...


e(i,0) est un entier, il représente ce qu'il y a avant la virgule (ça peut être 1, 25, 5245...Il peut à priori prendre toute valeur possible). Le premier indice indique à quel x(i) appartient cet entier, et le second indice, qui sera toujours égal à 0, est là pour le distinguer d'une forme que je vais introduire plus loin.


b(i,j) est un entier, qui prend une valeur entre 1 et 9 (c'est-à-dire 11 ou 2 ou3 ou 4 ou 5 ou 6 ou 7 ou 8 ou 9) également, il s'agit de la ième décimale (qui correspond au premier indice en fait,) et le deuxième i indique à quel réel x(j) appartient la décimale.


Je définis donc le premier terme de ma suite x(n) qui est sensé contenir tous les réels.

Pour n=1,


x(1)= e(1,0),b(1,1)b(2,1)b(3,1)....b(n,1)...

x(2)= e(2,0),b(1,2)b(2,2)b(3,2)....b(n,2)...

x(3)= e(3,0),b(1,3)b(2,3)b(3,3)....b(n,3)...

...

Donc pour tout entier n, x(n) est de la forme:

x(n)= e(n,0),b(1,n)b(2,n)b(3,n)....b(n,n)...


J'introduis alors une nouvelle notation:

Je pose, e(0,0)+1=e(0).

En gros, je prend le chiffre devant la décimale, et je l'augmente de 1.


Et je pose, pour n > 1:

Si b(i,i)€{1,2,3,4,5,67}, c'est-à-dire si b(i,i) prend soit la valeur, 1 ou 2 ou 3 ou 4 ou 5 ou 6 ou 7, je lui demande de faire b(i)=b(i,i)+1.

Si b(i,i)€{8,9}, cette fois, je lui demande de retirer un, c'est-à-dire b(i)=b(i,i)-1


Et je regarde en diagonale de la manière suivante en fait:


x(0)= e(0,0),b(1,0)b(2,0)b(3,0)....b(n,0)...

x(1)= e(1,0),b(1,1)b(2,1)b(3,1)....b(n,1)...

x(2)= e(2,0),b(1,2)b(2,2)b(3,2)....b(n,2)...

x(3)= e(3,0),b(1,3)b(2,3)b(3,3)....b(n,3)...

.

.

.

x(n)= e(n,0),b(1,n)b(2,n)b(3,n)....b(n,n)...


Et je forme ainsi un nouveau terme:


x=e0,b(1)b(2)b(3)....b(n)...


x peut donc appartenir à R puisqu'il s'écrit comme un irationnel.

Or, x n'appartient à l'ensemble des termes de ma suite:

en effet, si je considère le terme devant la virgule, il n'est pas égale au terme qui est devant la virgule en x(0).

De même, si je compare chaque décimale, je ne peux égaler deux développement décimal à la suite (on appelle développement décimal l'ensemble des décimales en gros.), à cause de mon choix pour b(i).


Ainsi, j'ai créé un terme irrationnel qui n'appartient pas à ma suite x(n).

Donc, x(n) ne contient pas l'ensemble des réels <=>

R n'est donc pas en bijection avec N.



samedi 28 mars 2009

Cours 1éreS/ES? Tle STG: Dérivation


Dérivation (niveau 1ére S/ES, Tle STG).


Dans ce chapitre, nous allons étudier un outil très pratique et qui donne de grand résultat théorique: la dérivation. Instinctivement, il n'est pas facile de définir la dérivation d'un point de vue purement mathématique, mais il existe un moyen plus sensible pour la définir.
On considère un bateau (ou un nageur, ou une voiture...) qui possède un certain parcours (ici en rouge):

Et, arrivé à la valeur 1, au lieu de suivre son parcours, il décide d'aller tout droit et de suivre le parcours vert!
D'un point de vue mathématique, la droite verte est appelée tangente au point 1 de la courbe rouge. La dérivée peut être vu comme ça: elle nous permettra en fait de déterminer l'équation de la tangente à un point, ce qui sera utile dans certains cas (comme en physique par exemple ou par la méthode d'Euler que j'expliciterai ultérieurement).


I]Définition


  1. limite en un point


(notion à préciser dans un chapitre ultérieur du même nom).
Soit f une fonction définie sur un intervalle I. On dit que f a pour limite yo en un point xo€I lorsque:
lim f(x) = yo.
x->xo


En gros on étudie le comportement local de la fonction, savoir quelle valeur va-t-elle prendre lorsqu'elle va s'approcher de ce xo. On fait tendre x vers xo c'est-à-dire qu'on s'en approche de plus en plus prêt. Un moyen simple d'évaluer la limite en xo est tout simplement de remplacer x par xo dans la formule de f(x).


Remarque: ça ne marche pas toujours de remplacer, il faut observer de quel forme est la fonction et où on se place.


Ex1:
f(x)= x² +1.
Lim f(x) = f(2) = 2² + 1 = 5.
x->;2


Ex2:f(x) = 1/x en 0.
Lim f(x) = +.
x->0+
En effet lorsque x->0, x devient de plus en plus petit, mais puisque f(x) est inversement proportionnel à x, f(x) devient de plus en plus grand au fur et à mesure que x approche de 0.




  1. Nombre dérivée.


On appelle nombre dérivée d'une fonction f en xo la limite du quotient suivant:
lim     f(x) – f(xo).
x->xo    x - xo.
On appelle ce quotient le taux d'accroissement en xo et on le note usuellement Γxo.
On note cette limite f ' (xo).


On peut également définir le nombre dérivée de f en xo comme la limite du quotient suivant:
lim f(xo + h) – f(xo)
h->0     h


Remarque: Il s'agît du même calcul que le taux d'accroissement, sauf que cette fois on a posé
x=xo+h avec h qui tend vers 0.


Le nombre dérivé est l'outil qui va nous permettre d'étudier la tangente à la courbe en un point particulier (et plus tard, nous permettra d'en savoir un peu plus sur la fonction étudiée).
Par exemple, étudions le nombre dérivée de la fonction f(x) = x^2 en 0.
Selon la définition du nombre dérivée,

f ' (0) = lim     x² - (0)²
            x->0       x

= lim x = 0
  
x->0
La fonction f(x) a donc un nombre dérivée nulle en 0.




3)Fonction dérivable en un point
On dit qu'une fonction f est dérivable en un point si la limite du taux d'accroissement, c'est-à-dire
lim     f(x) – f(xo) existe et est finie.
x->xo    x - xo


Ex1:
Par exemple considérons le nombre dérivée de la fonction f(x) = 1/x en 0.
Appliquons le taux d'accroissement en 0:
lim    f(x) – f(0).

x->xo    x
On peut voir que la fonction a un problème en x=0, elle n'est pas définie.


On dit alors que la fonction f n'admet pas de nombre dérivée en 0 car le taux d'accroissement n'existe pas.


Ex2:
On considère maintenant la fonction f(x)=x et on s'intéresse à son nombre dérivé en 0.
Taux d'accroissement:
lim     f(x) – f(xo). = lim    x– 0 = lim 1/x.
x->xo    x - xo         x->0      x       x->0
Il faut savoir que lorsque x tend vers 0, 1/x « tend » vers plus l'infini. On dira également que
1/√x diverge vers + lorsque x tend vers 0.
Dans ce cas, la limite du taux d'accroissement existe (pas de problème de définition en 0) mais il n'est pas fini: la fonction f(x)=x n'admet donc pas de nombre dérivée en 0.


Morale: Ce n'est pas parce que le taux d'accroissement existe que le nombre dérivée existe!




4)Fonction dérivable en tout point d'un intervalle [a,b]
On dit qu'une fonction f est dérivable sur un intervalle [a,b] si et seulement si elle est dérivable en tout point de [a,b].
Autrement dit, f est dérivable en tout point de [a,b] si le taux d'accroissement existe et est finie en tout xo de [a,b].
On l'appellera la fonction dérivée, c'est-à-dire la fonction qui nous donnera la dérivée en tout point xo, et on notera f ' (x).


Ex1:
La fonction f(x)=x est dérivable sur tout R.


Ex2: La fonction f(x)=1/x est dérivable sur ]-,0[U]0,+[.


Ex3: La fonction f(x)=x est dérivable sur ]0,+[.






5)Tangente
On définit la tangente t en un point xo de la courbe de f comme étant la fonction affine (c'est-à-dire une droite dont l'équation est de la forme ax+b) pour laquelle t(xo)=f(xo). Nous y reviendrons juste après notamment pour déterminer son équation.




A retenir: Une fonction est dérivable sur tout [a,b] si et seulement si le taux d'accroissement possède une limite finie en tout point. Pour que ce taux existe, il faut que la fonction soit définie en un point. Mais ce n'est pas parce qu'elle est définie qu'elle est dérivable (contre-exemple, la racine en 0).
On parle alors de condition nécessaire mais non suffisante (condition qui est nécessaire à l'existence, mais qui ne permet pas de l'affirmer): une fonction f peut être dérivable en xo si elle est définie en xo.




II] Tangente en un point.


  1. Définition-Propriété


Rappel de la définition de la tangente:
On définit la tangente t en un point xo de la courbe de f comme étant la fonction affine (c'est-à-dire une droite dont l'équation est de la forme ax+b) pour laquelle t(xo)=f(xo). Nous y reviendrons juste après notamment pour déterminer son équation.


En effet on dit « La » et non « l'une des »:
Propriété: Une fonction f dérivable sur [a,b] admet un unique nombre dérivée en chaque point de [a,b].
Conséquence: La courbe f admet une unique tangente en chaque xo de [a,b].


Nous allons voir pourquoi peut-on affirmer cette conséquence en déterminant l'équation de la tangente.


2)Equation d'une tangente.
En fait, nous pouvons voir la tangente comme étant la position limite d'une droite:
Reprenons la situation de tout à l'heure.

t1 est la droite de coefficient directeur (f(2)-f(1))/1
(pour rappel, le coefficient directeur d'une droite est obtenu en connaissant deux valeurs f(a) et f(b) et en faisant le quotient (f(b)-f(a))/b-a).)
t2 a pour coefficient directeur (f(1,5)-f(1))/0,5.
T est la tangente en x=1 de f.


On prend une voiture qui suit le parcours en rouge. On suppose que le conducteur, même si ce n'est pas prudent, regarde le point de coordonnée (1,f(1)), qu'on appellera M pour plus de simplicité, tout le temps avant de l'atteindre.
La première droite, t1, représente la ligne de vision qu'il a par rapport à ce point M, lorsqu'il est à x=2, c'est-à-dire au point de coordonnée (2,f(2)).
T2 correspond quant à elle à la ligne de vision qu'il a sur M à partir de la position (1,5,f(1,5)).
Comme on peut le voir, plus la voiture avance, plus le conducteur a sa ligne de vision qui se rapproche de la tangente: t2 se rapproche plus de t comparé à t1. Et plus il avancera plus sa ligne de vision se rapprochera de la tangente: on peut alors voir celle-ci comme étant la position limite de sa ligne de vision, c'est-à-dire qu'elle désigne dans quelle direction pointera son regard lorsqu'il sera en x=1.


D'un point de vue plus mathématique, la tangente est vu comme la position limite des droites lorsque le coefficient directeur de celles-ci, c'est-à-dire:
f(x) – f(1) / x – 1
voit son x tendre vers 1. C'est la définition même du taux d'accroissement, plus x est petit, plus on se rapproche du nombre dérivée.




Plus généralement, pour une fonction f donnée (et dérivable, cela va de soi), nous avons donc le coefficient directeur d'une droite passant par un certain point (xo,f(xo)) qui est de la forme:
f(x) – f(xo) / x – xo, tout dépend quelle valeur de x va-t-on prendre.
Plus x se rapproche de xo, plus on se rapproche du nombre dérivée (pour rappel:
lim     f(x) – f(xo). =f ' (xo).
x->xo    x - xo.


C'est-à-dire que le coefficient directeur de la droite passant par xo lorsque x=xo est égale à la limite du taux d'accroissement de f en xo, c'est-à-dire le nombre dérivée.


Par conséquent, nous pouvons écrire, avec un abus de notation (en supprimant la limite) en posant y=f(x):




y – f(xo) = f ' (xo)
x - xo.


Y – f(xo) = f ' (xo)(x-xo)
y = f ' (xo)(x-xo) + f(xo).


Propriété: L'équation d'une tangente d'une courbe de la fonction f en un point xo est de la forme:


y = f ' (xo)(x-xo) + f(xo).




Ex1: Calculons la tangente (enfin!) de la courbe de notre conducteur au point x=1.
La fonction f est la fonction f(x)=x².
Calculons son nombre dérivée en 1:
lim f(x) – f(1). = lim x²– 1. = 2
x->1 x - 1.        x->1 x - 1.
(on verra pourquoi après ce paragraphe).


Nous avons donc:
y=2*(x-1) + 1²


y=2x – 2 + 1


y=2x -1


Voilà l'équation de la tangente!


A retenir: Le nombre dérivée en xo est en faite le coefficient directeur de la tangente au point xo. L'unicité de ce nombre dérivée nous garantit l'unicité de la tangente et nous permet de trouver l'équation de cette tangente: pour s'en rappeler, on se souviendra que:
y – f(xo) = f ' (xo),

x - xo.
puis on manipulera l'égalité de manière à avoir y en fonction de x. Le plus simple étant aussi de se souvenir de l'équation de la tangente ;).
La tangente peut être vu comme la "position limite" des droites passant par (xo,f(xo))!




III]Quelques dérivées usuelles


1)Tableau des dérivées usuelles
Ces dérivées sont calculées en utilisant la formule du taux d'accroissement en un xo quelconque. Vous pouvez vous amuser à les démontrer, certaines n'étant pas faciles à faire (si vous voulez plus d'information, je peux vous les fournir!)
Le tableau donne les fonctions dérivées sur l'intervalle; pour avoir une valeur précise, remplacez x par la valeur que vous voulez!



Pour précision: tan(x) est n'est pas défini en pi/2 et de tous les x tels que x= pi/2+k*pi, c'est-à-dire tous les x tels que x soit égale à pi/2 plus une certaine somme de pi , nous reverrons ça dans le chapitre trigonométrie.


Par exemple, reprenons encore la courbe f(x)=x².
Tout à l'heure, nous avons admis le résultat f ' (1)= 2.
Nous allons le prouver maintenant:
Prenons la formule de dérivation de x²: f ' (x) = (x²)' = 2x.
Donc f ' (1) = 2.


2)Opération sur la dérivation.
Dans ce paragraphe, nous considérerons deux fonctions u et v supposées dérivables sur [a,b].
On notera pour alléger la rédaction: u' = u'(x) et v' = v'(x).
On va dériver des opérations de fonctions:


Somme: (u+v)'= u' + v'.


Produit (uv)' = u'v + uv'.


Quotient: (u/v)'= (u'v – uv')/v².


Multiplication par une constante a: (au)' = au'.


Addition d'une constante a: (u+a)'=u'


Ex1: Calculer (x² + x)'


On applique les règles de calcul:


(x² + x)' = (x²)' + (x)'
Puis on applique les formules:
(x² + x)' = (x²)' + (x)' = 2x + 1/2x.


Ex2: Calculer ((x+1)*cos(x))'


Application des règles de calcul:


((x+1)*cos(x))'= (x+1)' * cos(x) + (x+1)*cos'(x).


Puis formules:
((x+1)*cos(x))'= (x+1)' * cos(x) + (x+1)*cos'(x) = x*cos(x) -(x+1)sin(x).




A retenir: paragraphes bêtes et méchants, il faut apprendre les formules.


IV]Application de la dérivation


Nous allons enfin voir à quoi sert la dérivation en plus de calculer les tangentes!
L'une des application va vous suivre pendant un bon bout de temps car vous allez l'appliquer des milliers de fois, d'où la nécessité de savoir dériver. La seconde est bien plus rare mais peut servir.


1]Variation d'une fonction


Une des applications les plus intéressantes, si ce n'est la plus intéressante, du moins au lycée, est la variation de fonction: on va en effet pouvoir connaître pas mal de choses d'une fonction à partir de sa dérivée!
Explications:
On considère la fonction f(x)=x².



En vert la tangente au point 1. En jaune clair, la tangente au point -1.
Comme on peut le voir, lorsque f est croissante, la tangente l'est également (vert), lorsque f est décroissante, f décroit (jaune).
Figurez vous que l'on peut généraliser ce résultat:
Si une tangente de f a un coefficient directeur positif, alors elle croît, ce qui implique que f est croissante! Et vice-versa, si une tangente de f a un coefficient directeur négatif, alors elle décroit.


Nous allons généraliser cela et donc nous donner un outil puissant pour connaître les variations d'une fonction.
Pour tout le paragraphe, on considère f une fonction définie et dérivable.
Rappel: On appelle fonction dérivée, et on note f '(x) la fonction telle qu'en tout point xo
lim     f(x) – f(xo). = f ' (xo).
x->xo    x - xo.
C'est elle qui va nous donner la valeur du coefficient directeur.


Propriété: On considère f une fonction dérivable sur un intervalle I et f ' sa dérivée.

Si f ' (x) > 0 alors f est strictement croissante.
Si f ' (x) > 0 alors f est croissante.
Si f ' (x) < 0 alors f est décroissante.
Si f ' (x) < 0 alors f est strictement décroissante.



Cas particulier:
Si f ' (x) = 0 alors f(x) est une constante.


Propriété:
On considère un intervalle I.

La somme et le produit de deux fonctions dérivables sur I est une fonction dérivable. En ce qui concerne le quotient de deux fonctions f et g dérivables sur I, si g ne s'annule jamais sur I et que g' ne s'annule jamais, alors f/g est dérivable sur I.



Méthode d'étude:
On considère f une fonction.
Après avoir montrer qu'elle était dérivable sur un intervalle grâce aux ensembles de définition et de dérivabilité donné dans le tableau, on la dérive grâce aux règles de calcul et formules


Puis on analyse le signe de f ' (x) en fonction de x, en posant par exemple comme inégalité
f ' (x) > 0.

Puis nous reportons cela dans un tableau de variation:
Ce tableau permet de contrôler d'un clin d'oeil les variations de f en fonction du signe de f ' (x).
Il se présente ainsi:

Un exemple de tableau:

Comme vous pouvez le remarquer, les variations sont indiquées par des flèches, pointant vers le haut ou vers le bas selon les variations.
J'ai choisi une fonction f dont la dérivée s'annule en 0. On le signale par une barre simple avec un 0 barré.
Lorsqu'une valeur interdite (un endroit où f n'est pas défini) se trouve dans l'intervalle, on le signale d'une double barre || en précisant la valeur pour laquelle f n'est pas défini dans l'intervalle sur la première ligne.
Enfin, on peut remarquer que lorsque la dérivée s'annule en 0, la fonction change de variation: nous allons formuler cela comme une propriété.


Propriété: Soit f fonction dérivable. S'il existe xo tel que f ' (xo) = 0, alors la tangente au point xo est horizontale.
De plus, si le signe de f ' (x) pour x <>xo, alors f(xo) est un maximum/minimum local de f.


Il s'agît d'une condition nécessaire mais non suffisante, un contre-exemple est la fonction cube.
Calculons la dérivée en 0:
f ' (x) = (x^3)' = 3x^2. En 0, f ' (0) = 0 et pourtant, f (0) n'est pas un maximum ni un minimum.

Définition.
On appelle maximum local la valeur f(xo) tel que pour tout x appartenant à [a,b], f(x)
On appelle minimum local la valeur f(xo) tel que pour tout x appartenant à [a,b], f(x)>f(xo).


Le maximum global est le plus grand des maxima locaux.
Le minimum global est le plus petit des minima locaux.


Un exemple d'étude:
f(x) = x^4 +1.
f est dérivable sur R en tant que fonction polynômiale.
On a f ' (x) = 4*x^3.
4*x^3>0
x>0.




Tableau de variation:

Remarque: Au point où la dérivée s'annule, on a pour habitude (mais cela prendra vraiment un intérêt qu'en terminale) de marquer la valeur de f(x) à ce point.


A retenir (car paragraphe très important): La dérivation est un outil: grâce à la fonction dérivée, on peut savoir quelles sont les variations d'une fonction.
Pour les connaître il faut suivre le schéma suivant:
On précise dans quel intervalle on se place et sur quel intervalle on dérive.
On dérive.
On détermine le signe de f ' (x) en fonction de x.
On fait un tableau de variation.


Remarque: Il manque encore des valeurs: ce que l'on appelle les valeurs limites. Nous serons en mesure de les compléter lorsqu'on aura fait le chapitre sur les limites.


2]Approximation affine.


Application moins répandue, elle fait aussi appel à la notion de dérivée. Approchons cela d'une manière instinctive.
On considère la fonction racine carrée et la tangente en 1 de la fonction racine carrée, c'est-à-dire la tangente d'équation y = ½ x + ½.

On va essayer d'approximer la valeur 0,999.


Pour cela, observons le graphique:
On observe que plus on s'approche de la valeur 1, plus on est prêt de la courbe f. L'idée va être d'exprimer en fonction de la tangente au point le plus proche qui a une valeur particulièrement facile à trouver la valeur que l'on souhaite déterminer. On va poser un h assez petit: plus on prend h grand, plus on s'éloigne du point considéré (l'éloignement est représenté par les cercles noirs).


D'un point de vue théorique:
On peut dire que la tangente t en xo est une bonne approximation de f en xo.
On a donc que t(x) = f ' (xo) (x-xo) + f (xo) ≈ f(x) au voisinage de xo.


On a donc, si l'on prend h assez petit et un x tel que x=xo+h.


t(xo+h) = f '(xo)(xo+h-xo) + f(xo)
= f' (xo)h + f(xo) ≈ f(xo+h).


On a donc f(xo) ≈ f(xo+h) – f' (xo)h.


Appliqué à notre étude, cela nous fait:
0,999= √1 – (1/2√0,999)/0,001.




Ce qui nous donne
0,999 = 0,999 - ½ *0,001


Voici les résultats:

Première ligne notre approximation, deuxième ligne la véritable valeur.
Comme on peut le voir, cette approximation n'est pas si mal.


On peut donc formaliser la propriété suivante:
Propriété:
Soit f une fonction dérivable en tout point de [a,b], x, h, et xo tels que x=xo+h, avec h « très petit »..
Alors on peut faire l'approximation suivante:
f(xo+h) = f' (xo)h + f(xo).












Partie réservée aux postbac (ou aux petits curieux mais ils faut qu'ils apprennent les développements limités avant!)
Pour les plus avancées dans leurs études, ils auront certainement reconnu la partie entière du développement limité de la fonction h-> f(xo+h).


En effet, prenons le DL à l'ordre 1 de f.
f(x) = f(xo) + f'(x0)*(x-xo) + o(x-xo).
En posant x=xo+h; on a f(xo+h) = f(xo) + f '(xo)*h + o(h)


On reconnaît la partie entière du DL comme étant l'approximation affine.